Les massacres de septembre

Le point de vue d'une Girondine, Madame Roland

    Mon ami Danton conduit tout ; Robespierre est son mannequin, Marat tient sa torche et son poignard (...), si vous connaissiez les détails des expéditions ! Les femmes brutalement violées avant d'être déchirées par ces tigres, les boyaux coupés, portés en ruban, des chairs humaines mangées sanglantes ! (...)
    Vous connaissez mon enthousiasme pour la Révolution, eh bien j'en ai honte ! Elle est ternie par ces scélérats, elle est devenue hideuse !

Madame Roland, le 9 septembre 1792

Les explications d'un Montagnard, Couthon

    Nous avons appris dimanche dernier que Verdun était assiégée. Cette nouvelle échauffa les têtes. (...) On répandit parmi le peuple que la prison de Bicêtre recélait une quantité prodigieuse de conspirateurs, d'armes et de munitions, qu'à certaines heures de la nuit toutes les prisons de Paris s'ouvriraient et que tous les brigands et les traîtres qui y étaient renfermés se joindraient à ceux de Bicêtre, fondraient d'abord sur les meilleurs patriotes qu'ils égorgeraient, et porteraient ensuite le feu et le carnage dans la ville.
    Le peuple qu'on a si souvent trahi n'eut pas de peine à croire à ces nouvelles noirceurs ; il devint furieux...

G. Couthon, le 4 septembre 1792