du 26 octobre 1795 au 19 Brumaire 1799 |
La période du Directoire est comprise entre la Constitution de l'an III et le coup d'état de Napoléon Bonaparte. C'est la dernière phase d'essai de la Révolution. Celle de la République bourgeoise. Celle-ci recherche un équilibre entre toutes les forces en présence. Tant sur le plan national qu'international. Le Directoire échoua et ne put se maintenir au pouvoir. Les tensions sociales étaient trop fortes et la république bourgeoise n'avait jamais su se trouver un appui populaire. On retrouve la double opposition qui était devenue évidente sous Thermidor. Des forces politiques contradictoires : monarchie versus république et une très nette distinction entre une bourgeoisie enrichie par la spéculation et la guerre, et un peuple affamé et privé des droits qu'aujourd'hui nous jugeons élémentaires. S'étant privé de tout appui et de toute légitimité populaire, le Directoire ne pouvait gouverner qu'en utilisant celle par qui vint sa chute, c'est-à-dire l'armée dont les généraux victorieux se mirent à avoir des appétits politiques. |
Cette constitution rétablit le suffrage censitaire. Nombre de Français, et bien évidemment les Françaises, sont exclus de la vie politique par ce type de suffrage. Cette Constitution fait les beaux jours des propriétaires : |
Art. 8- Tout homme né et résidant
en France, qui agé de vingt et un ans accomplis, (...) a demeuré
depuis pendant une année sur le territoire de la République,
et qui paye une contribution directe, est citoyen français.
Art. 35- Nul ne pourra être nommé électeur s'il n'a vingt-cinq ans accomplis et, dans les communes de plus de six mille habitants, s'il n'est propriétaire ou usufruitier d'un bien évalué à la valeur locale de deux cents journées de travail ; dans les communes au-dessous de six mille habitants, propriétaire ou usufruitier d'un bien évalué à la valeur locale de cent cinquante journées de travail. |
Deux assemblées se partagent le pouvoir législatif. C'est l'introduction en France du bicamérisme. Ces assemblées sont : Le Conseil des Anciens : Les anciens votent les lois mais ne les discutent pas. Le Conseil des Cinq-Cents : Ils ont l'initiative des lois. Ils sont renouvelés par tiers tous les ans par un collège de 30000 électeurs. |
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Ils sont les grands gagnants de la Révolution.
Acquéreurs de biens nationaux, spéculateurs, trafiquants
et fournisseurs des armées. Ils sont farouchement républicains
car d'elle dépend leur bien-être matériel. Après
la période troublée de la Terreur, ils n'ont plus peur d'étaler
au grand jour leur richesse. Dans les Salons, les jardins, les théâtres,
la vie reprend. Cependant cette minorité qui modèle les lois
pour son propre avantage vit dans la crainte car elle sait son pouvoir
fragile et menacé par les royalistes, le peuple, l'armée.
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Les Sans-culottes sont les grands perdants
de la Révolution, bien qu'ils en aient été plusieurs
fois les sauveteurs. Seulement cette force, qui a pris conscience de sa
puissance grâce à la Révolution, fait peur car elle
est difficilement contrôlable, étant donné qu'elle s'exprime
surtout par la violence physique et verbale.
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L'armée est l'un des derniers bastions
des idéaux républicains. C'est une institution dans laquelle
le mérite et la valeur sont reconnus. La carrière d'un Bonaparte
en est un bon exemple. C'est elle qui récupère l'enthousiasme
et le soutien populaire. Car tout au long du Directoire elle semble bien
être la seule institution capable de stabilité.
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Suite au terrible hiver 1795/96, un
sursaut jacobin agite Paris. Gracchus Babeuf et les Egaux essaient de prendre
le pouvoir. En Mai 1796 ils sont arrêtés et condamnés
à mort.
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Ils font surface à
chaque renouvellement par tiers des assemblées. Ils ont transposé
leur lutte sur un plan politique et essaient de regagner le pouvoir d'une
manière légale. Ils jouent sur l'instabilité du régime
et son manque de contrôle pour séduire des électeurs
bourgeois en proposant le rétablissement d'une monarchie constitutionnelle.
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Après 1797, le Directoire connait une période de calme relatif. Les finances
sont assainies, l'armée victorieuse vit sur les pays conquis. Pour
augmenter les recettes fiscales, le Directoire crée un impôt
sur les portes et fenêtres. (si vous vous êtes jamais demandés
pourquoi les fenêtres de certains bâtiments anciens sont murées,
voilà la réponse.)
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En 1799, Bonaparte est en Egypte. Quand il
apprend la formation de la nouvelle coalition, il comprend le danger et
décide de revenir en France. Le 22 Août, il s'embarque. Il
arrive le 9 Octobre 1799 à Fréjus, où il est accueilli
comme un sauveur. Le seul capable d'éviter à la France les
affres de l'invasion.
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