Trois événements importants marquent la période girondine. Les deux derniers étant la conséquence du premier.

    Les Girondins sont des gens modérés qui se méfient des Sans-culottes et ils voudraient bien éviter un procès au Roi. En effet, un procès serait à leurs yeux une justification du soulèvement du 10 Août. Les Montagnards, eux, estiment avec Robespierre et Saint-Just qu'en emprisonnant Louis XVI, la Révolution l'a déjà jugé.
    Quoi qu'il en soit, le Roi doit être jugé car des documents prouvant sa trahison ont été découverts.

Le 14 Janvier 1793 à l'unanimité les députés déclarent Louis XVI coupable.
Le 16 Janvier 1793 la peine de mort est votée par 387 voix contre 334.

    Les Girondins, prudents, essayent, en vain, d'obtenir la grâce pour Louis XVI. Prudents, car le Roi mort, il n'y aurait aucun retour en arrière possible vers une monarchie constitutionnelle.
     Mais les Montagnards sont déterminés à aller jusqu'au bout. Pour eux, le procès du Roi n'est pas un acte de justice mais un acte politique. Comme le dit Robespierre :"Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive"
Le 21 Janvier 1793, Louis XVI est exécuté en place publique, payant de sa vie ses choix politiques malheureux. Marie-Antoinette le suivit peu après et le Dauphin mourut au donjon du Temple.
     

    Après Valmy, les armées républicaines continuent sur leur lancée. La Belgique est conquise, le Comtat venaisin, le Comté de Nice, la Savoie, le territoire de Montbelliard.
     Seule la Savoie demande son rattachement à la France et à la République. Pour le reste, les conquêtes sont de simples faits de guerre et d'expansion. Avec une telle politique de conquêtes, plus le défi aux monarques européens avec l'exécution du Roi, une puissante coalition s'organise. Les Anglais la dirigent car cette fois, avec la conquête de la Belgique, ses intérêts commerciaux en Flandre sont menacés. En effet les ports de la Mer du Nord sont une des plaques tournantes du commerce anglais. L'Angleterre n'a aucune envie de voir le port d'Anvers devenir trop important, surtout aux mains des Français.
     Les armées républicaines perdent sur tous les fronts : la Belgique est perdue après la défaite de Dumouriez à Neerwinden. Les Prussiens et les Autrichiens menacent au Nord, les Espagnols au Sud. Les Anglais sont à Toulon.
     La Convention pour faire face, fait appel au sentiment national et décrète une levée de 300 000 hommes pour sauver la République. Mais la Vendée refuse cette levée et se soulève. C'est le début de la révolte des Chouans.

    En France, c'est la guerre civile. L'éxécution du Roi est loin d'avoir satisfait tout le monde. Les Montagnards la voulaient, les Girondins n'en voulaient pas. Les Montagnards s'appuient sur les Sans-culottes parisiens ; les Girondins s'appuient sur les mouvements fédéralistes de Province.
    Un peu partout en France, des mouvements de révoltes se déclenchent. Et comme généralement un malheur n'arrive jamais seul, la France connait une grave crise économique : les Girondins pour financer la guerre se sont servis des assignats. Ils en ont imprimé tellement qu'ils ont perdu toute valeur et personne n'en veut plus. De plus la récolte de blé n'a pas été très bonne et le prix du pain augmente terriblement mais bien évidemment les salaires ne suivent pas. La vie devient très dure pour les petites gens qui voient des accapareurs et des profiteurs partout.

    La situation est tellement catastrophique que les Girondins ne peuvent plus se maintenir au pouvoir. La plaine donne son soutien aux Montagnards.
    Le 10 Mars 1793, c'est la création du Tribunal révolutionnaire, avec Fouquier-Tinville comme accusateur public, et le 4 Mai 1793 du maximum, c'est-à-dire d'un prix maximum et fixe pour le pain. Les Girondins tentent de résister mais 29 d'entre-eux sont arrêtés le 2 Juin 1793. C'est une date importante dans l'histoire politique française car pour la première fois la force est utilisée contre des élus de la Nation.