1797





 
Les avantages de la petite table

paroles : citoyen Levrier Champrion
air de : Le curé de Pompone


Parfois un maître de maison
Vous dit d'un air affable :
Vous ne pourrez ... ami, pardon !
Etre à la grande table.
Restez avec ces morveux-là ;
Vous serez bien aimable.
Ah !
Parbleu me voilà,
Larira
De la petite table.

A la grande très-gravement
L'on cause politique :
L'on parle du débarquement ...
Et puis de l'Amérique.
C'est si joli, ces choses-là,
Que c'en est incroyable.
Ah !
Ira qui voudra
Larira
Boire à la grande table.

Des Cinq Cents, dans nos entretiens,
Nous laissons là la gloire
Nous ne parlons plus des Anciens,
Plus que du Directoire,
Musique, bal, vers, opéra,
Vaudeville agréable ...
Ah !
L'on en parlera
Larira
A la petite table.

A la grande assez volontiers
Les époux tributaires,
sont forts galans pour les moitiés
De messieurs leurs confrères,
Au fond, ma foi, quoique cela
Soit un peu condamnable ;
Ah !
C'est ce que fera,
Larira
De mieux la grande table.

Mais moi, je me trouve céans
Près de la jeune Adèle,
Qu'embellissent dix-huit printemps ...
C'est la rose nouvelle,
Heureux cent fois qui lui rendra
L'amour comme elle est aimable,
Ah !
Il m'en souviendra,
Larira
De la petite table.

histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1899

Air du temps, cette chanson montre que sous le Directoire, on est plus à la recherche du plaisir que de discuter des choses sérieuses du moment. La politique est sans saveur à côté des charmes de la belle Adèle.
Le débarquement est celui qui était projeté en Irlande pour soutenir les révolutionnaires irlandais. La flotte est mise à mal par une tempête et l'affaire en reste là.



 
Chanson à la paix

air de : Mourir pour la patrie


Il est temps qu'un fier destructeur
Cesse d'ensanglanter la terre
O Mars O dieu de la fureur
Ton règn'est celui du malheur ;
Il faut quà l'effroyable guerre
Succèd'un repos enchanteur

refrain

    O paix ! ô paix chérie ! ô paix ! ô paix chérie ! (bis)
    Ramène le bonheur au sein de ma patrie. (bis)


Quoi ! ne désirons-nous pas tous
Redevenir enfin des hommes ?
N'être plus haineux, ni jaloux,
Pour finir un trop long courroux,
Aimons-nous tous tant que nous sommes,
C'est le sentiment le plus doux

refrain

Laissons, en modestes vainqueurs,
Tomber nos armes triomphantes,
Sur l'urne de nos défenseurs
Portons des regrets et des fleurs
Et, à leurs mânes bienfaisantes,
Offrons l'union de nos cœurs.

refrain

Fermons pour jamais les tombeaux
Qu'on avait creusé dans la France ;
En amitié soyons égaux ;
Eteignons les affreux flambeaux
Flambeaux de haine et de vengeance,
Par des bienfaits soyons rivaux.

refrain

Sous ton ombrage protecteur,
Olive chère et précieuse,
Puissent renaître le bonheur,
Les arts, la gaité, la douceur,
Cette urbanité gracieuse,
Attributs d'un sexe enchanteur.

histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1899

Le 17 octobre 1797, Bonaparte signe, sans consulter personne, la paix de Campoformio. Cette paix n'est en fait qu'une trêve, mais elle assure à Bonaparte une gloire extraordinaire et sans partage, car il apporte aux Français ce qu'ils attendaient : la paix. Ainsi les Français pourront-ils satisfaire leur soif de plaisir sans soucis.