1790


 
Ah ! Ca ira
paroles de Ladré
air de : "Le carillon national" par Bécourt


Ah ! Ca ira (ter)
Le peuple en ce jour sans cesse répète
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira !

Nos ennemis confus en restent là,
Et nous allons chanter Alléluia
Ah ! Ca ira (ter)
Quand Boileau jadis du clergé parla,
Comme un prophète
Il a prédit cela
En chantant ma chansonnette,
Avec plaisir on dira :
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira !

Ah Ca ira (ter)
Suivant la maxime de l'Evangile
Ah ! Ca ira (ter)
Du législateur tout s'accomplira.

Celui qui s'élève, on l'abaissera.
Celui qui s'abaisse, on l'élèvera.
Ah ! Ca ira (ter)
Le vrai catéchisme nous instruira
Et l'affreux fanatisme s'éteindra ;
Pour être à la loi docile
Tout Français s'exercera,
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira !

Ah ! Ca ira (ter)
Pierre et Margot chantent à la guinguette
Ah ! Ca ira (ter)
Réjouissons-nous, le bon temps viendra.

Le peuple français jadis "à quia"
L'aristocratie dit : " mea culpa"
Ah ! Ca ira (ter)
Le clergé regrette le bien qu'il a,
Par justice la nation l'aura,
Par le prudent La Fayette
Tout trouble s'apaisera,
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! Ca ira (ter)
Par les flambeaux de l'auguste asemblée,
Ah ! Ca ira (ter)
Le peuple armé toujours se gardera.

Le vrai d'avec le faux l'on connaîtra
Le citoyen pour le bien soutiendra,
Ah ! Ca ira (ter)
Quand l'aristocrate protestera,
Le bon citoyen, au nez lui rira,
Sans avoir l'âme troublée
Toujours le plus fort sera,
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Ah ! Ca ira (ter)
Petits comme grands sont soldats dans l'âme,
Ah ! Ca ira (ter)
Pendant la guerre aucun ne trahira.

Avec cœur tout bon Français combattra,
S'il voit du louche hardiment parlera.
Ah ! Ca ira (ter)
LA Fayette dit :"Vienne qui voudra."
Le patriotisme leur répondra
sans craindre ni feu ni flamme,
Le Français toujours vaincra,
Ah ! Ca ira (ter)
Malgré les mutins tout réussira.

Pierre Constant Musiques des fêtes et cérémonies de la Révolution imprimerie nationale 1899

Le "Ca ira" est une des chansons les plus connues du répertoire révolutionnaire. La chanson est ici sous sa forme originale. Elle est plus connue avec le refrain suivant :

    Ah ! Ca ira (ter)
    Les aristocrates à la lanterne ;
    Ah ! Ca ira (ter)
    Les aristocrates on les pendra ;
    Et quand on les aura tous pendus,
    On leur fichera la pelle au c...
Ca ira était l'expression favorite de Benjamin Franklin, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique. Il était très apprécié du peuple qui aimait beaucoup sa simplicité.
Cette chanson fut chanté par les volontaires venus aider aux préparations de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790.



 
Couplets sur la fédération

paroles de Piis
air de : On doit soixante mille francs


Les traitres à la nation
Craignent la fédération ;
C'est ce qui les désole. (bis)
Mais aussi depuis plus d'un an
La liberté poursuit son plan :
C'est ce qui nous console. (bis)

L'instant arrive où pour jamais
Vont s'éclipser tous leurs projets :
C'est ce qui les désole. (bis)
Mais l'homme enfin, va, cette fois.
Rétablir l'homme dans ses droits :
C'est ce qui nous console. (bis)

Il arrive souvent qu'au bois
On va à deux pour revenir trois,
Dit la chanson frivole. (bis)
Trois ordres s'étaient assemblés,
Un sage abbé les a mêlés :
C'est ce qui nous console. (bis)

Quelqu'uns regrettent leurs rangs,
Leurs croix, leurs titres, leurs rubans :
C'est ce qui les désole. (bis)
Ne brillons plus, il en est temps,
Que par les mœurs et les talents :
C'est ce qui nous console. (bis)

Ce dont on fera moins de cas,
C'est des cordons et des crachats :
C'est ce qui les désole. (bis)
Mais des lauriers, mais des épis,
Des feuilles de chêne ont leur prix :
C'est ce qui nous console. (bis)

On en a vus qui, franchement,
N'ont fait qu'épeler leur serment :
C'est ce qui nous désole. (bis)
Qu'on le répète à haute voix,
De bouche et de cœur à la fois :
C'est ce qui nous console. (bis)

La loge de la liberté
S'élève avec activité :
Maint tyran s'en désole. (bis)
Peuples divers, mêmes leçons
Vous rendront frères et maçons :
C'est ce qui nous console. (bis)

histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1892